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FCS : Madagascar partie prenante à la stratégie de renforcement des appuis du FMI aux Etats fragilisés

Le Fonds Monétaire International (FMI) prépare une stratégie de renforcement de ses engagements envers les Etats fragilisés ou touchés par des conflits (Fragile and Conflict-affected Situations ou FCS). Ce dernier a préparé une note conceptuelle pour servir de base à des consultations auprès des ministères des finances, des banques centrales et d'autres organismes publics. Le ministre de l’Economie et des Finances Rabarinirinarison Rindra Hasimbelo a participé mardi dernier à une réunion entre dirigeants FCS.

La participation de Madagascar à ce processus est d’une importance particulière quand on sait que la stratégie FCS sera soumise pour examen et approbation au Conseil d'administration du FMI en décembre 2021 pour une mise en œuvre prévue entre 2022 et 2025. La stratégie devrait permettre d'adapter davantage les instruments du Fonds aux diverses manifestations de fragilité et de conflit.  A terme, l’objectif est de parvenir à résoudre les problèmes liés   à l’absence de stabilité macroéconomique et de croissance inclusive dans les FCS. A cet effet, le FMI interviendra de différentes manières : Surveillance, renforcement de capacités et assistance technique, prêts.  Grace à ces interventions, le Fonds contribue à la promotion de la stabilité macroéconomique des FCS, à renforcer les capacités des institutions.  L’importance de ces interventions réside dans le fait que le FMI fournit une aide financière pour les besoins urgents, comme les réponses aux effets néfastes de la Covid 19. Le Fonds sert également de levier auprès d’autres partenaires financiers. La stratégie qui est en cours d’étude aspire à fournir une nouvelle approche ou une nouvelle vision du rôle du FMI auprès des FCS.

Importance

Etant donné l’impact important de la pandémie de Covid-19 sur le système socio-économique des pays fragiles, le retour à une situation relativement normale n’interviendrait qu’à partir de 2023. La marge de manœuvre budgétaire de ces pays étant encore réduite, la mise en œuvre des actions de relance dans ces pays va inévitablement creuser le déficit budgétaire. C’est justement ce qui explique l’importance de cet appui de cette intervention du FMI auprès des FCS. En effet, tout en reconnaissant l’importance de préserver la stabilité macroéconomique et la soutenabilité de la dette, il est recommandé que le FMI soutienne activement les pays fragiles et adopte une posture plus flexible sur les critères budgétaires. Le Fonds devrait ainsi mettre en place les moyens de préservation des acquis économiques pour les économies fragiles faisant face à de graves crises ou à des conflits. Les instruments devraient permettre à la fois de renforcer la résilience économique et de mitiger les pertes économiques résultant des crises et des conflits.

La stabilité macroéconomique et la croissance inclusive étant conditionnées par la disponibilité d’un espace budgétaire plus important pour le secteur productif, le FMI et les PTF sont sollicités à financer les dépenses sociales primordiales ainsi que les infrastructures y afférentes, pour que les pays (FCS) puissent concentrer leurs efforts sur le financement du secteur productif. Il est recommandé que la Stratégie FCS ne débouche pas sur l’augmentation des conditions préalables, des critères de performance mais sur des domaines autres que ceux déjà traditionnellement suivis par le fonds. Dans le cadre des programmes soutenus par le FMI (notamment par la Facilité Elargie de Crédit ou FEC), les pays bénéficiaires s’engagent envers le FMI pour l’atteinte d’un certain nombre d’objectifs quantitatifs et le respect de repères structurels.

Pouvoir d’influence

En approuvant ou pas un programme pour un pays, le Conseil d’Administration du Fonds s’adjuge, de facto, un pouvoir d’influence considérable sur les autres partenaires techniques et financiers (PTF) et les investisseurs internationaux. Ceux-ci voient en effet dans l’approbation du Fonds un catalyseur pour accentuer leur engagement envers le pays. Par conséquent, eu égard aux engagements forts pris par les pays et par principe de réciprocité, le FMI devrait explicitement appeler les PTF et les investisseurs internationaux à renforcer leurs interventions dans les pays fragiles sous-programme.

Un cadre de partenariat avec les autres organisations devrait toujours être mis en place afin de coordonner les interventions et de faciliter les échanges d’informations. 

Notons que Madagascar est actuellement sous programme officiel avec le FMI sur la période 2021 à 2023 et enregistre des performances plutôt bonnes, ayant notamment permis au pays d’obtenir les 312 millions de dollars de Facilité Elargie de Crédit et les 332 millions de dollars de Droits de Tirage Spéciaux.


 

 

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